LES ESSENTIELS DU PONTAGE ARTERIEL
- En cas de lésions trop importantes, il faut créer une dérivation permettant de contourner l’artère malade afin d’amener le sang, c’est un pontage.
- De nombreux types de pontages existent ce qui fera varier la durée de l’intervention
- Le matériel utilisé pour le pontage peut être une prothèse, une veine, ou une greffe.
Qu’est-ce qu’un pontage ?
Lorsque les lésions sont trop importantes le traitement par voie endovasculaire n’est pas possible. On réalise alors un pontage. La technique est plus lourde et la convalescence plus longue. Elle peut se dérouler sous anesthésie générale ou loco-régionale.
Le pontage est une technique chirurgicale consistant à créer une dérivation, afin de court-circuiter une artère malade. On va ainsi rétablir une circulation sanguine correcte entre l’artère perméable au-dessus des lésions et l’artère perméable en dessous des lésions.
Ce pontage nécessite le plus souvent deux incisions séparées au niveau du membre inférieur ou l’une sur l’abdomen et l’autre sur le membre inférieur. Chaque incision permet d’ouvrir l’artère saine au-dessus et en-dessous de la lésion, après interruption de la circulation, afin d’y coudre par un fil chirurgical, le pontage.
Celui-ci peut être fait soit avec du matériel prothétique (Dacron ou Gore-Tex®) soit par l’intermédiaire d’une veine superficielle prélevée sur la jambe. Plus rarement, on peut être amené à utiliser une greffe, qui est un vaisseau prélevé chez un autre patient.
La durée d’intervention est très variable en fonction du type de pontage réalisé (longueur, sévérité des lésions, matériel utilisé, geste associé). Elle peut aller de 45 minutes à 3 heures. La durée d’hospitalisation dépend également du type de pontage et de l’apparition de complications post-opératoires. Il faut généralement compter entre 5 et 15 jours.
Quelles complications peuvent survenir ?
Certains incidents ou accidents peuvent survenir malgré toutes les précautions mises en œuvre. Ils sont comparables à ceux associés à toute intervention chirurgicale nécessitant une anesthésie générale. Ces risques sont plus importants chez les patients souffrant de maladies associées comme le diabète, l’hypertension, hypercholestérolémie ou l’insuffisance rénale. Ils augmentent également en cas de réintervention. Les plus fréquentes sont l’infarctus ou les troubles du rythme du cœur, l’accident vasculaire cérébral, l’embolie ou les infections pulmonaires.
Des saignements sont possibles au cours de l’opération ou dans ses suites immédiates. Ils justifient parfois la réalisation de perfusions sanguines. Certains saignements sont dus à des fuites au niveau des sutures de la prothèse. Ils nécessitent alors une reprise chirurgicale pour assurer l’étanchéité des raccords entre l’artère et la prothèse.
Sachez que les hématomes qui apparaissent dans les suites opératoires disparaissent sans nécessiter de geste chirurgical supplémentaire. Les incisions nécessaires à la pose de prothèse peuvent quant à elles couper certains petits nerfs superficiels. Des troubles de la sensibilité cutanée qui pourront s’améliorer avec le temps peuvent en résulter.
Une infection peut se déclencher : elle peut alors être superficielle ou profonde et avoir des conséquences redoutables pouvant conduire à une ré-intervention avec ablation de la prothèse.
Comme dans toute chirurgie concernant les vaisseaux, il existe un risque de formation de caillot (thrombose) et d’embolie, suite à la migration de ce caillot. Celles-ci peuvent conduire à la thrombose du pontage qui peut nécessiter une nouvelle intervention chirurgicale voire la perte définitive de celui-ci.
Notez que dans certaines situations, l’artère donneuse ou l’artère receveuse s’avèrent être de trop mauvaise qualité et le pontage ne peut être viable.